Cultura: Un dîner pour une toile
Environ 650 euros par tête, 8 000 pour une table de dix. Objectif ? Réunir des fonds afin de permettre au musée d'acquérir une toile noire et blanche du peintre new-yorkais Christopher Wool.
Collectionneurs (Maya Hoffman, Pierre Bergé, les Guerlain...), galeries (de Crousel à David Zwirner), mécènes (HSBC, Cartier), maisons de ventes (Christie's et Sotheby's) : personne ne s'est fait porter pâle malgré la crise.
Le traiteur Fleur de mets a convié les meilleurs chefs aux fourneaux, de Vincent Thiessé à Thierry Marx. C'est une première pour l'institution parisienne : jusqu'à présent, seul le Musée national d'art moderne du Centre Pompidou obéissait à cette stratégie à l'américaine. Directeur du MAMVP, Fabrice Hergott est décidé à faire aussi bien, en choisissant le peintre Christopher Wool, dont il a organisé la première rétrospective en France, à Strasbourg.
Les comptes ne sont pas bouclés, mais le MAMVP pourrait obtenir près de 500 000 euros.
Une fois les (gros) frais déduits, reste une recette confortable, comparée aux 400 000 euros de son budget d'acquisition annuel.
Il reste des sceptiques : fallait-il sélectionner un seul nom, ou lancer un appel générique ? Acquérir une toile aussi chère est-il une priorité, alors que la verrière du MAMVP fuit si méchamment que les assureurs y ont interdit l'exposition des toiles de Peter Doig au printemps, pour les reléguer au rez-de-chaussée ?
Le musée veut acheter d'autres oeuvres avec sa cagnotte. Les négociations avec la galerie new-yorkaise Luhring-Augustine sont tenues secrètes, mais pour avoir un ordre d'idées, un Wool est estimé à 220 000 euros pour sa mise en vente chez Christie's en novembre. Il devrait donc effectivement en rester pour les autres.
Comentarios